04-08-2025
«Midterms» 2026 : des élus démocrates quittent le Texas pour empêcher les républicains d'obtenir plus de sièges
Le camp républicain veut faire adopter un redécoupage électoral du Texas qui pourrait lui être favorable. Mais un tel vote ne peut se tenir que si les deux tiers des 150 législateurs à la Chambre des représentants de l'État sont physiquement présents.
«Nous quittons le Texas pour nous battre pour les Texans», a martelé le président du groupe parlementaire démocrate de l'État, Gene Wu. Dimanche 3 août, une cinquantaine d'élus de son parti à la Chambre des représentants ont quitté le territoire pour tenter de faire échouer un redécoupage électoral (communément appelé «gerrymandering» aux États-Unis) demandé par le président américain Donald Trump.
Ce lundi, la Chambre se réunit en session spéciale convoquée par le gouverneur républicain Greg Abbott, afin de plancher sur ce redécoupage très favorable au parti conservateur. Il pourrait en effet leur permettre de remporter cinq sièges supplémentaires au Congrès lors des prochains «Midterms» (élections de mi-mandat) début novembre 2026, leur donnant ainsi une meilleure chance d'y préserver leur étroite majorité (de 220 contre 212).
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Les républicains occupent actuellement 25 des 38 sièges réservés au Texas à la Chambre des représentants. Or, la nouvelle carte électorale pourrait permettre à leur parti d'atteindre un total de 30 sièges. Raison pour laquelle Donald Trump «a publiquement encouragé la législature contrôlée par les républicains et (Greg) Abbott à aller chercher cinq sièges de plus», indique le Statesman, le quotidien d'Austin, la capitale texane.
Abandonner un «système truqué»
Le projet soumis au vote ce lundi vise à découper les centres urbains à tendance démocrate et à les intégrer dans des zones à majorité républicaine. Cependant, un tel vote ne peut être tenu que si les deux tiers des 150 législateurs du Texas à la Chambre des représentants sont présents. Les démocrates occupent 62 sièges dans cette chambre à majorité républicaine, et plus d'une cinquantaine aurait quitté le Texas selon Josh Rush Nisenson, porte-parole du groupe parlementaire démocrate, qui n'a pas donné de chiffre précis.
«Ce n'est pas une décision que nous prenons à la légère, mais c'est une décision que nous prenons avec une clarté morale absolue», a annoncé Gene Wu, dans un communiqué. «Nous ne renonçons pas à nos responsabilités ; nous abandonnons un système truqué qui refuse d'écouter les citoyens que nous représentons».
Nombre d'entre eux se sont rendus dans l'Illinois où ils ont été accueillis par le gouverneur démocrate J. B. Pritzker. Fervent opposant à Donald Trump, il a déjà reçu plusieurs représentants démocrates du Texas la semaine dernière pour s'opposer à cette tentative de redécoupage. Les représentants texans pourraient rester dans l'Illinois jusqu'au 19 août, date de la fin de la session spéciale.
«Bloquer un vote sera impopulaire»
Toutefois, leur refus de se présenter à une assemblée constitue une violation civile des règles législatives. En 2021, la Cour suprême du Texas a statué que les dirigeants de la Chambre avaient le pouvoir de «contraindre physiquement à se présenter» les députés absents. Mais aucun démocrate n'avait été rapatrié de force après la délivrance des mandats d'arrêt cette année-là. Puis en 2023, les républicains ont fait adopter de nouvelles règles pénalisant par des amendes de 500 dollars par jour tous les élus qui ne se présentent pas à leur travail.
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Mais «bloquer un vote sur ce dossier sera probablement impopulaire», explique le Washington Post . Car les républicains ont prévu, lors de cette session, d'apporter une réponse aux inondations meurtrières du début du mois. L'absence des élus démocrates concernerait donc aussi cette problématique. En représailles, la Californie et New York ont néanmoins annoncé qu'ils pourraient eux-aussi réviser le découpage de leurs circonscriptions.